Première apparition de Kyo au dortoir, sa rencontre avec Peter [Peter & Kyo]

Après s'être perdu, Kyo avait enfin finit par trouver les dortoirs des garçons. C'est avec une valise noire de taille moyenne, qu'il marchait donc afin de trouver le lieu où lui, dormirait. Assez fatigué par son voyage, et son exploration imprévue, il n'avait envie que d'une chose, pouvoir s'allonger, les jambe étendue, et souffler un bon coup!

En passant, des gars le regardèrent, genre "Mais qu'est-ce qu'elle fout là? Elle s'est perdue?" ou lui souriaient tout simplement. Et non! Ce n'était pas une fille, mais bien un garçon! Cela le mettait légèrement sur les nerfs, surtout, qu'il ne ressemblait pas tout à fait à une fille, et que, bien entendu, il n'avait aucune poitrine quelconque! Une planche à pain bien sculpté sinon!

Marchant sans vraiment faire attention à ce qui l'entourait, il finit par enfin trouver son numéro! Enfin! Lâchant sa valise à roulette, il regarda un instant sa main. L'air de rien, celle-ci pesait plus lourd qu'il ne l'avait pensé. Posant son sac à dos sur celle-ci, il se mit à chercher à l'intérieur. Bon sang ce que c'était le bazar là dedans!

Soupirant, il finit par prendre son sac, et le retourna au sol, s'accroupissant par la suite afin de trouver ce qu'il cherchait, et se mettant à ranger au fur et à mesure. Lui qui voulait passer discret, à peine avait-il pointé le bout de son nez, qu'on l'avait prit pour une fille égarée, et qu'en plus il devait se faire remarquer pour une chose totalement futile.

Peter était allongé sur son lit, en train de se préparer un joint, lorsqu'il assista à un spectacle bien inattendu. Un étudiant - qu'il avait d'abord pris pour une jeune fille mais avait avisé son manque évident de poitrine - était en train de déballer ses affaires dans le bazar de la chambre. Sur les deux autres lits, les camarades de Peter se regardèrent avec incrédulité, mais retournèrent rapidement à leurs occupations, c'est-à-dire picoler un bon coup en jouant au poker... Peter, malgré tout, crut qu'il était indispensable de réagir :

"Hé, toi, là" appela-t-il, énervé. "Ici, c'est pas un dortoir de..."

Il hésita à dire tafiole, mais ce ne serait pas très poli. Car oui, un homme à l'allure et aux manières efféminées est traité comme ça dans la société... Et puis, Peter n'allait pas s'embêter à lui demander son nom, il s'en fichait totalement.

"... de gens comme toi" termina finalement le jeune homme.

Il pouvait passer pour l'étudiant aigri, mais il avait toujours été comme ça - et avec tout le monde, d'ailleurs. Oui, il aimait faire des conneries. Il aimait faire rire les gens. Mais il n'aimait pas forcément leur plaire et être sympathique. Peter s'assit au bord du lit, tirant une bouffée de son joint. Il fut catégorique :

"Allez, dégage, t'es pas chez toi ici."

C'était de la méchanceté gratuite, mais Peter n'aimait pas ces gens-là et il l'assumait pleinement.

Le blond, cherchant et rangeant toujours, entendit qu'on l'interpellait. Se tournant alors vers la source, il vit un type qui se roulait un joint, et qui ne semblait pas de très bonne humeur. Entendant ses paroles, ils haussa les épaules, l'air indifférent, et continuant son rangement avant de se relever en soupirant, n'ayant pas trouver ce qu'il cherchait. Surement oublié.

L'autre type lui parla encore, et il daigna de se retourner, le fixant un instant avant d'ouvrir la bouche pour faire entendre sa voix.

"Je partirais quand j'en aurais envie. C'est pas un emmerdeur qui va me faire quitter cet endroit!"

Kyo sentait clairement, qu'avec ce type, ça risquerait de ne pas vraiment aller. Mais à quoi bon, il s'en fichait. Il n'était pas ici pour faire ami ami, ou encore le lèche cul! Certainement pas! Il faisait ce ce qu'il voulait, et ce jusqu'à ce qu'il ai terminé en ces lieux. Ni plus, ni moins, et ce, même s'il se retrouvait dans une mauvaise situation.

"Maintenant, fous-moi la paix, j'ai pas envie de perdre mon temps avec toi. Bien trop ennuyeux."

Il n'aurait peut-être pas dû dire ça, mais en même temps, qu'est-ce que cela pouvait bien faire? Ce n'était que ce qu'il pensait, et à ce qu'il savait, rien n'empêchait de dire ce que l'on pense! Ce que ce type pouvait, à peine rencontré, déjà le mettre sur les nerfs.

Après avoir mit sa valise et son sac sous un lit, en l’occurrence, le sien, il s'assit sur celui-ci, soupirant avant de s'y allonger. Bon sang ce que cela pouvait faire du bien!

Non, mais pour qui il se prenait, lui ? Déjà qu'il était nouveau, il allait pas commencer à faire chier à tout le monde ! Peter se leva, énervé, et s'avança vers le jeune homme dans une posture menaçante, comme s'il allait le frapper. Sans rien dire, il attrapa le col de l'étudiant qui venait de s'allonger sur son lit et le souleva rien qu'avec un bras. Tenant son visage à la hauteur du sien, il prévint :

"Ce lit restera vide, tu m'entends ?"

Peter cracha au visage du jeune homme, c'était tout ce qu'il méritait. Il lâcha le nouveau et donna un coup de pied dans son sac qui se trouvait sous le lit, un air mauvais sur le visage. Non mais dis donc ! On n'affrontait pas un Jeffrey sans se prendre une belle tarte dans la figure. Jamais Peter n'avait été tant énervé ; il en avait presque honte. Il était susceptible, mais quand on le cherchait, on le trouvait ! Il avait déjà fait l'expérience avec Belle, Belle Watson, une de ses sales putes qu'il avait voulu se taper. La seule jeune fille respectable qu'il avait rencontré, c'était sa petite amie, Evangeline Swan... Peut-être qu'elle était naïve, mais au moins elle était gentille, pas crâneuse ni aguicheuse. Juste ce qu'il fallait, quoi.

Kyo mentirait s'il disait qu'il ne fut pas surprit de se retrouver empoigné au col. Ce type devait être tout de même costaud. Enfin, c'est-ce qu'il pensait du moins, car on ne pouvait pas vraiment dire qu'il soit très lourd.

Craché au visage, il se redressa par la suite, et s'essuya, une mine de dégoût. affiché sur son visage. Super. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, mais cela n'empêchait pas qu'il trouvait cela fort dégoûtant.

Il ne pensait pas cela possible, mais il regrettait un peu l'orphelinat sur le coup. Du moins, en ce qui concernait les dortoirs. Ici, on se croirait presque dans une ruelle quelconque par l'ambiance qui y régnait. Bon sang, c'était bien pour réaliser son rêve qu'il allait subir ce genre de choses. Sure de pouvoir le supporter? Non, mais au pire, qu'est-ce qui lui arriverait si ce n'est se retrouver en position de faiblesse à tout bout de champ? Rien.

Se retournant vers le type, il rageait intérieurement, tentant au mieux de contenir sa colère. Se levant, il prit donc le matelas du lit, et le posa de l'autre côté, le matelas sépara de ce type par le lit, qui se trouvait donc "vide". Puis, il se rallongea, soupirant et se mettant de côté. Il pourrait toujours penser qu'il se foutait de sa gueule, mais il ne faisait en réalité que jouer avec les mots.

Bon sang, tout ce qu'il voulait, c'était avoir la paix, étais-ce trop demander?

Au lieu de s'énerver, Peter fut totalement consterné par la réaction du jeune homme. Quel boulet... Pourquoi il était tombé sur un type pareil ? L'étudiant passa un main sur son front et prit un air désolé. Bon, il avait peut-être été provocateur, mais il ne supportait pas qu'on se foute de sa gueule...

Peter s'assit sur son lit en soupirant, et s'allongea après avoir pris une gorgée de bière. Maintenant qu'il y réfléchissait, il n'était que bon à proférer des choses minables sans prendre le temps de connaître la personne à qui sa méchanceté était destinée... Qui plus est, c'était de la méchanceté gratuite.

"Euh... tu sais... je suis désolé, ok ? Ca m'arrive de me mettre en colère pour rien... parfois." d'excusa Peter en se redressant.

Souvent était un mot qui conviendrait mieux, mais il ne voulait pas se rendre compte du nombre de fois où il se mettait en colère comme ça.

"Mais bon, si tu veux être tranquille, je te laisse, mais... mais si tu veux une clope... ben j'en ai, quoi."

Peter disait surtout ça pour se faire pardonner, parce que, mine de rien, il n'aimait pas les conflits qui tournaient mal, et puis être sympa, c'était bien quand on voulait s'intégrer, et il n'avait rien à perdre. Peter se ralluma un autre joint et posa sa tête contre le mur, en pensant à autre chose - à Evangeline Swan, tout particulièrement.

Le blond soupira, sans prendre la peine de se retourner. Tient donc? Il se sentait coupable? Sa conscience lui parlait? Et alors? Lui, s'en fichait éperdument. Qu'est ce qu'il en avait à faire qu'il regrette son geste ou non?!

"C'est bon, ce qui est fait est fait. Pour moi c'est déjà du passé. J'ai l'habitude."

Soupirant, il se redressa, pour ensuite ouvrir sa valise, plongeant sa main dans celle-ci avant d'en ressortir un sachet avec un bon paquet de joint. En sortant un, il se l'alluma, posant son dos contre le mur, et profita de celui-ci, comme s'il n'en avait pas fumé depuis pas mal de temps.

De toute façon, j'ai déjà ce qu'il faut.

Peter soupira et arqua un sourcil. Il avait l'habitude qu'on le prenne pour un idiot, mais il n'appréciait pas forcément la façon dont on lui parlait. Oui, Peter était vraiment vaniteux. Il ne pensait qu'à lui-même, au fond, et aux gens qu'il aimait... Et puis ses sœurs lui manquaient, bien qu'elles soient aussi à Amber-School depuis quelques semaines. Il avait toujours été proche de ses sœurs, mais à un moment, il avait dû se séparer d'elles... Il ne pensait plus comme elle, il avait une vision différente du monde. Il s'était même surpris à penser que coucher avec elles, ce serait fun. Mais bon. La vie avait fait qu'ils faisaient partie de la même famille, donc pas de plans cul, pas de partie de drague. Juste un frère et ses sœurs.

"Ecoute..." commença Peter après avoir pris une bouffée de son joint. Il ne savait vraiment plus quoi dire... "C'est pas ma faute, ok ? Je suis comme ça. Faut pas m'en vouloir. T'as l'air de t'en foutre grave, mais je peux pas m'empêcher de m'excuser quand je me sens mal. On pourra pas me changer."

Le jeune homme espéra que son camarade ne lui enverrait pas une pique. Parce qu'il faisait des efforts, même si ça ne se voyait pas forcément, mais il voulait rendre tout meilleur chez lui. Surtout depuis qu'il avait une petite copine. C'était ça l'amour ; s'accrocher aux gens... Aux gens qu'on aime, sûr. Mais dans le cas présent, l'étudiant était bien conscient de ce qu'il avait fait, et il comptait bien réparer son tort.