Peter contrevenait parfois aux lois de la routine en partant errer dans les rues. Il faisait peur aux enfants avec sa mine pâle et son cireux. Son regard se promenait là où il pouvait le poser, une lueur vacillante dansant dans ses yeux, et affolant les gamins sur son passage. Les mains dans les poches, il tenait une clope à la bouche et fixait d'un air résigné un bout de trottoir. Il avait l'air perdu. Et il l'était. Eva est était partie. Il s'en voulait de ne pas l'avoir retenue à son départ, de ne pas l'avoir embrassée une dernière fois... Il lui avait dit qu'il l'aimait. Mais ça n'était pas suffisant.
Il soupira, d'un soupir presque inhumain, puis donna un violent coup de pied dans un canette. Des gosses qui jouaient devant lui déguerpirent comme des lapins. Peter faisait pitié à voir. Sa vie était réduite au néant, il l'avait ratée, il s'était déçu... Il était minable. Un moins que rien. Il aurait voulu pleurer, mais il était trop fier. Tout était fichu. Il n'y avait plus de solution... Alors il marchait, il dealait. Il se retrouvé forcé à se droguer. Il était dépendant et il ne pourrait plus s'arrêter, il le savait.
Il s'arrêta au bord du trottoir, examinant furtivement les gens autour de lui. Ils avaient l'air heureux. Pas comme lui. Son estomac se retourna quand il se mit à penser au passé. Il avait une vie merdique. Il ne pouvait pas la changer. Adieu, joies de la jeunesse. Bonjour malheurs et vie de malfrat...