Le premier cours de français d'Adam ( PV Pauline )

Plongée dans un livre sur l'économie, Pauline marchait un peu au hasard dans les couloirs du pensionnat. Elle aimait bien divaguer et errer où bon lui semblait. Au moment où elle lisait que le docteur Jesaisplusquoi avait écrit un thèse sur les trois cercles (économique, social et environnemental), elle percuta un jeune homme. Ses lunettes firent un vol plané, et elle faillit tomber elle-même. Etourdie, elle laissa la bouche ouverte et n'eut aucune réaction pendant que l'étudiant ramassait ses livres et les lui rendait. Elle avait les yeux exorbités et la bouche ouverte. Elle reprit contenance et secoua la tête.

"Euh... Qu... Qu'est-ze qui ze pasze ? T... Tu... Hein ? Quoi ? Z'est... Z..."

Trop abasourdie, Pauline ne comprenait rien. Elle ne ramassa même pas ses lunettes. Et s'il se moquait de son zozotement, il aurait affaire à elle !

"Euh... Qu'est-ze que tu fais là ? Il z'est paszé quoi ? Te moque pas, je zais que j'ai un défaut de prononssssation. J'arrive pas à dire les 'z', enfin les 'zss', aaah j'arrive pas ! les 'sssz'... bon, tu m'as comprisse..."

Ca n'était pas de sa faute ! Elle se pencha pour ramasser ses lunettes et les remit sans se demander si elles étaient cassées. De toute manière, elle s'en fichait. Elle ne regarda que très brièvement le jeune homme et dit en rouvrant son livre à la bonne page :

"J'étais en train de lire un bouquin d'économie... Au fait, comment tu t'appelles ? Moi z'est Pauline de Montain... et toi ?"

Ben évidement qu'elle lisait ce qu'elle voulait, et encore heureux ! Elle l'avait juste informé de ce qu'elle lisait, pour être amicale. Evidement, elle n'allait pas lui répliquer ça, elle était trop polie. Elle observa avec gêne le jeune homme qui la jaugeait de haut en bas, pensant qu'il la reluquait, et dit :

"Et... euh... Tu es étudiant en quoi ? Moi, c'est clazsique. Claszique, tenta-t-elle de rectifier. Classsssique. Bon, peu importe."

En rougissant, elle baissa les yeux. Elle en avait marre de ce zozotement, qui lui faisait perdre tout son charme. Pourquoi était-ce tombé sur elle ? Il avait fallu, le jour de sa naissance, qu'elle ait un cheveu sur la langue. Était-ce sa mauvaise étoile ? *Personne n'a de mauvaise étoile* songea-t-elle. C'était juste que, parfois, la bonne étoile s'endormait et que quand elle se réveillait, la mauvaise fortune avait œuvré.

"Moi auzsi je suis dézolée... dézolée de m'être trouvée là au moment où tu arrivais..."

Elle eut un faible sourire. Elle avait renoncé à essayer de stopper son zozotement, elle ne pouvait pas.

Pauline était très gênée. Elle rougit et enroula automatiquement une de ses mèches blondes autour de son doigt.

"Non, z'est moi qui suis dézolée. Je n'aurais pas dû lire en marchant au hazard dans les couloirs. Je zuis étourdie."

Elle sourit. Quand elle souriait, elle était encore plus jolie, même si son visage paraissait un peu déformé, mais on ne la voyait pas rayonner souvent.

"Eh bien... Je penze que te demander ze que tu fais là n'est pas une mauvaize idée."

Elle replaça une mèche derrière son oreille. Elle serra ses livres contre elle, amicale. Souvent elle était renfermée, et elle était un peu la paria. Elle n'avait même pas d'amis, et encore moins des connaissances. Elle vivait en ermite, mais ça ne la dérangeait pas.

Pauline rougit furieusement. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui dise qu'elle était mignonne.

"Je ne penze pas que les garzons pourraient tomber comme des mouches, au contraire. Mon zozotement les fait fuir..."

Elle baissa les yeux. Elle ne voulait plus de ce handicap. Avant, ça l'arrangeait car tout le monde la laissait tranquille tant qu'elle n'ouvrait pas la bouche. Mais maintenant, qu'elle parle ou non, on s'en moquait, ce qui comptait c'était de la ridiculiser.

"La zalle des profs... Euh... Je crois qu'il faut dezendre en bas, mais après, j'en zais rien..."

Elle sourit de nouveau, plus ouverte cette-fois. Ce garçon lui plaisait bien, il était sympathique et elle avait bien envie de devenir son amie.

Pauline hocha la tête, intimidée. On lui adressait rarement la parole, et encore moins pour être gentil avec elle. Elle le suivit dans les couloirs et dans l'escalier, puis ils arrivèrent au rez-de-chaussée.

"A partir de là, je ne zais pas trop où z'est... mais on peut chercher enzemble zi tu veux."

Pauline sourit, joyeuse. Le jeune homme était bien sympathique. L'étudiante avait envie de le connaître plus, elle aussi, elle aurait un ami au moins. Quelqu'un qui la soutiendrait lors des coups durs... Pauline s'affaira donc à paraître plus intéressante, et demanda à Adam :

"Donc tu ne m'as pas quelles études tu faisais... Et est-ce que tu aimes lire ?"

Oui, c'était de cette manière qu'on se faisait des amis. Partager des passions et des points commune...

Les joues de Pauline s'enflammèrent. Qu'est-ce qu'elle avait fait pour qu'un garçon s'intéresse à sa vie ? Tout le long, elle avait été mise à l'écart de la société, elle avait été le bouc émissaire, la paria de l'école, et voilà qu'un garçon - un garçon ! - voulait faire sa connaissance ? La jeune fille s'arrêta au milieu du couloir, plissa sa jupe longue, et baissa les yeux.

"Je ne zuis pas zûre que ze zoit une bonne idée."

Pourquoi elle disait ça, elle n'en savait rien. Pourquoi ça n'était pas une bonne idée, elle ne le savait pas non plus. Les larmes aux yeux, elle recula. Mais pourquoi agissait-elle ainsi ?! Elle se donna un coup de fouet et, une boule dans la gorge, refoula ses larmes et renifla un grand coup. Qu'avait-elle fait pour se mettre dans un état pareil ? Ou plutôt, qu'avait-IL fait ? Rien. Rien du tout. C'était juste qu'elle n'était pas une pro des relations humaines, toute sa vie elle avait été mise à l'écart, toute sa vie elle l'avait vécue seule. Seule, avec toute compagnie que les livres. Et ses lunettes.

"Pardonne-moi... Je ne zais pas comment on devient ami avec quelqu'un, et pour cauze, je n'en ai jamais eu."

Elle remonta les escaliers, bouleversée, mais se prit les pieds dans les pans de sa jupe et dégringola les deux marches qu'elle venait de monter. Elle se releva vite-fait bien-fait, comme si de rien n'était, et, morte de honte, assura :

"Z'est bon, za va."

Décidément, ça n'allait pas fort aujourd'hui. Elle remonta les escaliers en tenant sa jupe, en espérant, curieusement, que Adam allait la rappeler, et que... et que rien d'autre, d'ailleurs.

Pauline éclata finalement en sanglots et s'arrêta au beau milieu des escaliers.

"Pourquoi... Pourquoi je rezterais... ? Je... J'ai... Dézolée, mais... mais je ne suis pas... pas le genre de filles qui... qui zont amies avec... avec tout... t-t-t-out... t-t-t-tout le monde..."

Elle enfouit son visage entre ses mains. C'était fou ce qu'elle était sensible, comme fille. Elle aurait voulu crier "Va-t-en maintenant, puizque tu penzes que je zuis une fontaine !" Mais non. Elle n'arrivait pas à lui cracher ça à la figure, elle était trop gentille, et il ne lui avait rien fait. Elle s'assit sur une marche et sécha ses larmes du mieux qu'elle put. Elle avait oublié Adam, elle ne pensait qu'à ses idioties, ses bêtises de fille sensible.

Le jeune homme s'était approchait de la jeune fille quand elle avait éclater en sanglot et il s'était mit a côté d'elle. Il sortit son mouchoir pour te le donner, pour que puisse beaucoup mieux essuyer tes larmes. Il n'aimait pas voir les personnes pleurer, cela lui déchirer le cœur. Même si c'était pour une raison idiote celui lui faisait mal, il avait parfois l'impression de prendre la souffrance des autres, pour qu'ils puissent être mieux.

- Moi j'ai envie de rester avec toi et puis tu sais c'est pas parce que tu est timide et maladroite avec les personnes, que je partirais, si j'ai dis que je voulais faire ta connaissance je le ferais et ce sera avec ou sans ton accord.

Il ébouriffa les cheveux de la jeune fille dans un geste tendre et affectueux et il lui avait même adresser un magnifique sourire. Il releva ton menton pour que tu le regarde dans les yeux.

- Je veux devenir ton ami ! et tu ne me fera pas changer d'avis et tu est plus jolie quand tu souris, pleurer te rend peut être mignonne mais tu le serais plus en souriant.

Pauline prit le mouchoir que lui tendait le jeune homme et se moucha sans conviction. Elle essuya ses larmes et, en hoquetant, s'excusa :

"Dézolée de te paraître pleurnicheuze, mais za me zoulage de pleurer, je me zens mieux après..."

Elle essuya de nouveau ses yeux rougis et se demanda si elle était aussi étrange que ça, comme fille. Pauline devint rouge tomate et se sentit brûler intérieurement. Ses joues étaient chaudes et elle commençait à transpirer. Lorsqu'Adam lui prit le menton, ce fut la panique totale. Pauline ne savait plus où regarder, elle avait envie de baisser la tête, de partir, mais elle ne pouvait pas...

"Mon amie... t'es zûr ? parze que z'est... z'est... laizze tomber."

La jeune fille se tut, songeuse, et dégagea son menton de la main d'Adam. Elle entoura ses genoux de ses bras et posa son menton sur ces dernier. Qu'est-ce qu'elle était censée dire ensuite ?

Il continuait de regardais la jeune fille, et il te regardais car tu est tout d'un coup songeuse, il se demandait a quoi tu pouvais bien penser pour être comme ça, toute songeuse

- Oui je suis sûr de vouloir être ton ami, mais j'aimerais que tu sois d'accord, je ne voudrais pas te forcer ou quoique ce soit d'autre.

Il fit un sourire et il mit une main sur les épaules, il ne voulait pas que tu ai peur, il voulait seulement être ami avec toi, rien de plus.

Pauline rougissait. C'était comme ça. Sa nature, elle ne la choisissait pas. Son caractère, son physique et ses complexes non plus. Donc elle rougissait, et en rougissant, elle pensait. Il y a des gens qui sont spécialisés dans les conneries, d'autres les coups d'un soir, ou encore dans la cuisine, mais Pauline, elle, elle pensait. Comme Le Penseur de Rodin, elle se tenait sa tête entre les mains, mais surtout elle avait les yeux dans le vague. Vous voulez savoir à quoi elle pensait ? Elle pensait au petit-déjeuner. Non, ce n'était pas le moment propice pour penser au petit-déjeuner mais Adam lui faisait penser à du café. Pauline n'aimait pas le café, et ça ne voulait pas dire qu'elle n'aimait pas le jeune homme pour autant mais, comme le café, il avait une odeur... Oui, bon, y a pas que le café qui a une odeur mais Adam sentait... euh... le café. Peut-être qu'il n'en buvait pas. Dans ce cas-là, il fallait trouver une explication plus rationnelle que "il sent le café parce qu'il en boit". C'était ce à quoi songeait Pauline sans écouter l'étudiant qui lui parlait.

"Mmmh..." faisait-elle en hochant distraitement la tête.

Le café ne sentait pas forcément le café. Enfin si, mais la café peut avoir une odeur différente. Un café bien serré est évidemment différent d'un café au lait. Non ? Bref, Pauline pensait que si le café avait la même odeur, Adam ne sentirait pas le café... Et, sur cette phrase philosophique, Pauline bondit comme si on l'eut piqué avec une aiguille et tendit le doigt :

"Mais oui ! Le café c'est... Oupz..." s'excusa-t-elle en rougissant.

Elle baissa la tête mais ses pensées ne purent s'empêcher de s'évader à nouveau. Si le café sentait la même chose mais que Adam ne sentait pas le café dans ce cas-là, cela voulait dire qu'il ne sentait pas le café dans la réalité ! Alors quelle était cette odeur ? Mais c'était pourtant bien du café... qui n'émanait pas d'Adam. Un professeur. Oui, un prof buvait du café à quelques mètres d'eux. Pauline maudit son inattention. Qu'elle était bête ! Elle réfléchissait sur quelque chose dont elle pouvait avoir la réponse rien qu'en levant les yeux !

"Euh... bon, il faudrait trouver plus activement cette zalle des profezzeurs, non ? Zi on demandait à ze prof ?"

Pauline s'approcha de lui sans attendre la réponse d'Adam et demanda :

"Excuzez-moi, vous zavez probablement où ze trouve la zalle des profezzeurs... ?"

L'homme la regarda avec des yeux ronds puis éclata de rire. Sans savoir pourquoi, Pauline se retourna vers Adam, par dépit.

Il avait observer la jeune fille qui était dans ses pensées et en voyant toute les actions de celle-ci elle vit l'homme qui était en face, et en l'entendant rire il se leva d'un coup et il lui empoigna le col

- Qu'avait-vous a rire !?

Il n'aimait pas que l'on rit des personnes comme Pauline, il ne le supportait pas,il se mit a secouait l'homme, il voulait des réponses déjà pour la question de Pauline mais aussi pourquoi il riait, ce n'était pas drôle.

Devant la réaction d'Adam, la jeune fille sursauta et ouvrit grand la bouche. Elle ne pensait pas que quelqu'un comme lui pouvait faire des choses pareilles aux autres... Pauline le tira par la bras en criant presque :

"Arrête ! Z'est pas grave ! Laizze tomber, on va laizzer ze monzieur rigoler bien tranquillement et on va chercher nous-mêmes !"

Elle tira le bras du jeune homme comme elle put et entendit le professeur ricaner :

"Vous ne la trouverez pas !"

Pauline fronça les sourcils.

"Comment za ?"

L'homme ne répondit rien. Pauline continua de marcher en jetant de fréquents coups d'œil derrière elle.

Il était entrain de bouillir intérieurement, si il avait put, il aurait aimer remettre a sa place ce professeur, vraiment insupportable. Heureusement que tu l'avais arrêter sinon il ne se serait pas gênée de lui foutre son poing dans la figure. En entendant le professeur parlais il se retenait tant bien que mal.

- Je lui ferais la peau un jour ou l'autre ! je déteste ce genre de personne détestable, grr.

Il soupira et il te regardais et il baissa la tête et les yeux pour dire qu'il s'excusait de s'être emporter comme ça. Mais il ne supportait pas trop que l'on s'en prenne aux personnes qu'il apprécier

Pauline ne pensait pas qu'Adam se montrait aussi agressif. Un peu choquée, elle lui dit :

"Tu zais, la violenze ne règle rien. Il faut zavoir être diplomate, parfois."

La jeune fille s'assura un moment qu'il ne retournerai pas se jeter sur l'inconnu puis, rassuré, continua de marcher dans le couloir. Au bout d'un moment, elle s'arrêta.

"Il avait raison, dit-elle mystérieusement. On ne va pas la trouver, cette fichue zalle de profezzeurs. Demi-tour."

Elle se fia à son intuition et trouva, comme par ma magie, le bon chemin.

"Et voilà ! se félicita-t-elle en s'arrêtant devant une porte. Il zuffisait de zuivre l'odeur du café !"

Elle éclata de rire, imaginant peut-être la mine déconfite d'Adam. Pauline était maligne. Parfois bêbête, mais maligne quand même. Elle laissa le jeune homme frapper quelques coups à la porte et recula un peu.

Il était impressionner par ton intuition ,il ne pouvait pas s'empêcher de t'applaudir et de t'admirer

- Wouaah tu es trop forte bon je reviens je vais poser les feuilles

Il entra pour poser les feuilles sur la table avant de sortir, il espérait que tu sois encore là a l'attendre mais tu avais peut être quelque chose de mieux a faire que de l'attendre tranquillement, de toute façon même si tu étais partis il arrivera bien a te retrouver.

Pauline attendit que Adam revienne pour répondre quelque chose. Il était admiratif et tout ça, ce qui ne laissait pas la jeune fille indifférente, mais était-ce vraiment nécessaire ?

"C'est juste de la logique. Le café, je le sens fort et il suffit de trouver l'odeur... C'est comme les mouches qui mènent aux WC."

Pauline rougit un peu de la comparaison. Elle remonta ensuite les escaliers non loin, flanquée du jeune homme. Elle aurait bien voulu qu'il la lâche un peu, un petit peu seulement, mais elle avait besoin d'un peu de solitude, parfois. Il était bien gentil, mais elle avait le droit d'être seule avec son intimité... Les étudiants arrivèrent en haut des escaliers. Pauline se tourna vers Adam et planta ses yeux dans ceux d'un beau bleu du jeune homme.

"Bon, ben, ravie de t'avoir rencontrée, lais je crois qu'on va se quitter là, non ?"

Peut-être à une prochaine fois...

Il t'avait regardais et il avait bien compris que tu voulais surement être seul et il ne voulait pas être une gêne.

- Je suis aussi ravie de t'avoir rencontrer. Et je pense que l'on se reverra dans pas longtemps.

Il fit un dernier sourire avant d'aller dans sa classe pour finir le cours tranquillement